Blancs éternels

Trois petits alpinistes aguerris partent à l’assaut des flancs de la montagne. Marchant le long d’un lac ou traversant les pâturages alpins, ils escaladent les rochers et gravissent des pentes ardues. Ils croisent une faune adaptée à chaque altitude. Après avoir bivouaqué et endossé des vêtements chauds, ils se hissent vers les cimes de plus en plus glacées. Le vent et le brouillard les enveloppent, puis le soleil revient et fait apparaître plus proche le sommet. Le but est enfin atteint, la victoire acquise.   Éric Battut joue avec les mots autant qu’avec l’illustration. Les lettres suivent la pente de la montagne, caracolent entre les rochers, avant d’éclater en apothéose multicolore. Les papiers déchirés ou découpés forment les éléments naturels. Papier éléphant et papier népalais se superposent, laissant deviner reliefs ou anfractuosités. Les papiers de soie à la transparence laiteuse encapuchonnent les pics. Le bleu glacier côtoie le blanc de la page vierge ou les blancs grisés. Le trait souligne  les silhouettes ou marque les pas dans la neige. Les pastels s’estompent pour donner un halo ou marquer les ombres. C’est une ode à la montagne, dans la même veine que Bleu océan pour la mer. (M.-C.D.)