AlgĂ©rie, annĂ©es quatre-vingt. ChassĂ©e par son pĂšre, la jeune Zoubida sâenfuit du Bled avec le bĂ©bĂ© quâelle a eu dâun Français, revenu aprĂšs lâIndĂ©pendance. Câest Ă Alfred, un Camerounais grand ami de la famille, quâelle raconte sa vie cabossĂ©e, son sĂ©jour dans une maison de passe, les meurtres quâelle a dĂ» commettre pour dĂ©fendre sa libertĂ©, son emprisonnement et sa renaissance.
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  Elle est diablement solaire, courageuse et attachante, cette jeune AlgĂ©rienne, superbe hĂ©roĂŻne du dernier roman du GuinĂ©en Tierno MonĂ©nembo, prix Renaudot 2008. Dans un dĂ©sordre savamment Ă©chevelĂ©, comme il le pratique avec talent (Les coqs cubains chantent Ă minuit, NB mars 2015), il virevolte, mĂȘlant retours en arriĂšre et images prĂ©sentes, dĂ©voilant les histoires mĂȘlĂ©es de Zoubida, de sa famille et du Bled, lourdes de secrets gĂ©nĂ©rĂ©s par lâhistoire de leur pays, entre colonisation et guerre dâIndĂ©pendance. Sans manichĂ©isme ni parti pris, lâauteur donne ici une forte leçon dâhumanitĂ© Ă travers des personnages trĂšs vivants, dont le souffle de lâHistoire a Ă©branlĂ© les racines, les valeurs et le cours de la vie. Un beau livre Ă lâĂ©criture tonique, qui oscille entre violence et tendresse. (L.K. et M.Bo.)