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Est-ce parce que lâhĂ©roĂŻne comme lâauteur vit Ă Carpi en Emilie Romagne ? Est-ce le regard quasi fusionnel portĂ© par lâĂ©crivain sur son personnage ? Blessures de guerre, premier roman de Giulia Fazzi, pourrait presque ĂȘtre une confession autobiographique.
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Liza, jolie et vĂ©hĂ©mente ouvriĂšre, conteste la direction familiale de la PME textile oĂč elle travaille et agite une menace de grĂšve. DĂšs lors, exclusion relative, calomnies, menaces la harcĂšlent. Et Sandro, le fils du patron, entre dĂ©sir de possession sexuelle et sanction, la viole. Sâensuit pour Liza une annĂ©e de dĂ©rive et de dĂ©pression dans laquelle alternent et sâentremĂȘlent fureur incontrĂŽlĂ©e, inhibition et doute.
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Le style, tour Ă tour plat et sec comme un inventaire, dur et haletant comme une plainte, rythme de façon presque clinique les fluctuations du ressentiment et de lâimpuissance de lâhĂ©roĂŻne. VĂ©ritable rĂ©quisitoire, le livre dĂ©nonce tout Ă la fois, violemment, confusĂ©ment jusquâĂ parfois lâamalgame, le machisme, les abus patronaux, les implacables impĂ©ratifs Ă©conomiques, lâinstrumentalisation politique des faits et la dĂ©personnalisation quâils gĂ©nĂšrent.