À Rohrbourg, petite ville de Lorraine, les militaires qui représentaient le tiers de la population s’en vont, redéploiement des régiments oblige. Pour la population, c’est une catastrophe, signifiant baisse de l’activité économique et chômage. Aussi quand Élodie, lycéenne de première, découvre sur le champ d’exercice désaffecté le cadavre d’un suicidé, l’explication semble évidente. Malgré elle, l’adolescente se retrouve porte-parole de la famille du mort, dont le fils aîné réfute l’hypothèse du suicide.
Les conséquences sociales du départ des garnisons sur les petites villes au contexte économique déjà fragile sont bien décrites, ainsi que l’exploitation médiatique de l’événement dramatique par la journaliste locale et les promesses sans lendemain des politiciens. L’héroïne, adolescente intègre, sérieuse et responsable, est en quête de vérité, mais son idéal sera battu en brèche par les réalités morales et matérielles. Une écriture académique entretient un certain ennui : cette réflexion nuancée n’est pas une enquête trépidante, mais plutôt une sorte de parcours initiatique un peu amer, qui se termine sur une note plus douce.