Dans un monde où la violence a été pratiquement éradiquée par les gouvernements tout-puissants, deux adolescents vivent leur amour à fond. Jusqu’au jour où Astrid est renversée par un camion. Silas, désespéré, subit alors contre son gré l’oblitération, procédé révolutionnaire qui supprime la douleur psychique et offre au patient un avenir serein, sans traumatisme, mais dépourvu d’émotions. La méthode semble agir. Progressivement cependant, les souvenirs ressurgissent dans la mémoire du garçon.
Le récit, magnifiquement écrit, pose un regard percutant sur les limites et le prix de la liberté et du bonheur. Dans ce monde parfait, le virtuel omniprésent offre aux humains un réseau social qui permet aux « amis » de se surveiller dans la bonne humeur, des loisirs fictifs époustouflants, une vie quotidienne plaisante réglée minute par minute via l’ordinateur. Tout ceci supervisé par un gouvernement absolu et manipulateur. Parallèlement, la science a progressé et a trouvé le moyen d’éliminer la dépression et le chagrin. Mais le procédé enlève également toute forme d’émotion chez l’individu, le poussant lentement vers une déshumanisation indéniable. Ce roman dystopique et engagé permet de s’interroger sur l’avenir de notre société et de notre mode de vie. (K.C. et A.-M.R.)
Lauréat Prix Livrentête 2016 – Catégorie « Romans Ados ».