Blood orange

Brillante avocate pénaliste à Londres, Alison trompe son mari avec son associé, obsédé sexuel dont elle est follement éprise, et néglige sa fillette de six ans que pourtant elle adore. Bourrelée de remords, elle boit jusqu’à perdre à plusieurs reprises toute notion de la réalité. Le courageux sacrifice d’une de ses clientes accusée de meurtre va lui permettre de percer à jour quelques bizarreries dans sa propre vie.  Avec ce premier roman d’une pénaliste convertie à l’écriture, on entre de plain-pied dans le Londres exubérant et décomplexé des jeunes cadres supérieurs de la City et autres dynamiques quadragénaires décompressant le soir dans les pubs avec force bières et verres de vin. On suit également avec intérêt les états d’âme de cette jeune femme écartelée entre sa réussite professionnelle, sa dépendance physique à un homme, l’alcool et sa famille. Quelques évanouissements inexpliqués, plusieurs SMS mystérieux ponctuent ce qui se transforme bientôt en torrent introspectif. Même si l’empathie de l’héroïne pour la « meurtrière » suscite une efficace révélation, elle-même n’en sort pas indemne. Mais le tableau vivant s’estompe, la tension baisse, l’auto-flagellation lasse. Dommage car ce thriller dénote un talent et une expérience authentiques. Une auteure à suivre.  (A.Lec. et S.La.)