Nestor, jeune policier d’origine cubaine, voit son existence basculer le jour où il sauve la vie d’un candidat à l’immigration et, par là même, l’empêche de poser le pied sur le sol américain. Sa communauté lui tourne le dos et, un malheur n’arrivant jamais seul, sa petite amie le quitte pour un psychiatre spécialiste des personnes porno-dépendantes. Parallèlement, un jeune journaliste, John Smith, soupçonne le mécène du nouveau musée de la ville, un oligarque russe, de tremper dans un trafic de faux tableaux. Provisoirement suspendu, Nestor décide d’aider John à mener son enquête. Délaissant l’ambiance des grandes universités américaines (Moi, Charlotte Simmons, NB juin 2006), Tom Wolfe s’attaque à Miami, ville la plus peuplée au monde en immigrés récents. Fidèle à sa gouaille, l’auteur dissèque une société américaine en pleine déliquescence, décrit avec beaucoup d’humour et de finesse l’éternelle ambivalence entre le bien et le mal. Ses personnages sont attachants, atypiques et quelques portraits de femmes apportent un peu de douceur au récit. Le climat oppressant d’une ville accablée par la chaleur est palpable. L’emploi répété d’onomatopées peut agacer, mais l’ouvrage jubilatoire, fourmillant de détails est difficile à lâcher.
Bloody Miami
WOLFE Tom