« Bologne » est le deuxiĂšme tome du diptyque La Mano. Il a pour cadre lâItalie des annĂ©es 1960 oĂč pauvretĂ©, contestation et groupuscules gauchistes font lâactualitĂ©. Tout a commencĂ© Ă Montefiorino. Cinq jeunes, rĂ©voltĂ©s par les injustices, fondent un groupuscule rĂ©volutionnaire : La Mano. Mais ils se sĂ©parent assez vite aprĂšs la mort dâun complice. Plus tard, lâun dâentre eux, Ă©tudiant en mĂ©decine au grand coeur, reste impermĂ©able Ă la contestation qui gronde⊠mais pense toujours Ă la belle Reffalla. Bien entendu, il ignore que ses ex-compagnons, qui ont recrĂ©Ă© un nouveau groupe, Pugno, ont choisi la clandestinitĂ©, la violence, et le racket comme mode de vieâŠmais un concert de Jimmy Hendrix peut mĂ©nager des surprises.
Philippe Thiraud dĂ©taille de l’intĂ©rieur les contradictions humano-libertaires des groupuscules rĂ©volutionnaires. Leurs utopies et leur soif dâidĂ©al les amĂšnent parfois Ă se dĂ©voyer dans le banditisme de bas Ă©tage. Le dessin dâAlberto Pagliaro, prĂ©cis, expressif et rĂ©aliste est assez stylisĂ© et libre ; les couleurs oĂč dominent les rouges et le beige renforcent le caractĂšre enflammĂ© et dĂ©sespĂ©rĂ© de cette jeunesse Ă©garĂ©e.