Si apparemment le journal de Mazarine Pingeot suit la campagne prĂ©sidentielle de François Hollande, en fait le leitmotiv en est la souffrance de lâenfant cachĂ©e de Mitterrand vivant dans une quasi-prison. HumiliĂ©e par lâobligation du secret, elle ne pouvait se sentir vivante, ni se rĂ©volter Ă lâadolescence, par crainte du scandale. AprĂšs une psychanalyse et une reconnaissance tardive, elle a pu rĂ©ussir ses Ă©tudes, sa vie de femme (trois enfants), devenir Ă©crivain. Sa relation au pĂšre est ambivalente, elle lui en veut, lâadmire et lâaime. Ses parents semblent lâavoir entourĂ©e et gĂątĂ©e (propriĂ©tĂ© du Vaucluse, voyages en jet privĂ©…) Dans ce neuviĂšme livre, une litanie de ressentiments ressasse les mĂȘmes Ă©tats dâĂąme que Bouche cousue (NB mai 2005) et ne laisse pas dâagacer. La plaindre est possible, mais elle nâest ni une enfant martyre ni Cosette. Si elle possĂšde un talent dâintrospection et dâĂ©vocation certain, trop de rĂ©pĂ©titions rendent pesante cette autothĂ©rapie qui cette fois-ci devrait ĂȘtre efficace. DĂ©sormais affirmĂ©e et reconnue comme hĂ©ritiĂšre morale de François Mitterrand, elle pourrait trouver un thĂšme plus universel pour mieux utiliser ses capacitĂ©s intellectuelles indĂ©niables.
Bon petit soldat
PINGEOT Mazarine