Bon vent, Bonaparte ! : le siège de Saint-Jean-d’Acre

HLEHEL Ala

Bonaparte a tenté en vain de s’emparer d’Akka (Saint-Jean-d’Acre) au printemps 1799. Pendant près de trois mois, la ville a résisté sous le commandement de Jazzâr, vieux gouverneur d’origine bosniaque, expérimenté et cruel, surnommé « le boucher ». Conseillé par un officier français qui connaissait bien Bonaparte et soutenu par la flotte britannique, le pacha a opposé, pour les Ottomans, une résistance farouche en s’appuyant sur la peur, l’assassinat, les supplices barbares dont le pal et d’innombrables atrocités infligées aux femmes.   Écrivain, journaliste et scénariste arabe israélien né en Galilée, Ala Hlehel se place à l’intérieur de la ville et décrit avec moult détails souvent abjects le siège et ses péripéties, assez bien racontées, mais qu’il transforme en une suite de combats sauvages et de trahisons par des personnages confrontés à leurs doutes et leurs peurs. Il choisit de mettre en lumière l’atmosphère d’extrême tension entretenue par le gouverneur. Peu sûr de lui et sans pitié pour les autres, il emploie des violences insoutenables. Ses amours et celles de Bonaparte résonnent en un contraste un peu ridicule. On ne sort pas indemne de cet étalage de cruauté, de perversité et de mépris de la vie humaine. (J.M. et A.Le.)