La mère, désespérée de n’avoir plus qu’un quignon de pain à donner comme dîner à ses quatre fils, leur bande les yeux et les abandonne au coeur de la forêt. Quatavoume, le plus petit et le plus malin, grimpe au faîte d’un grand arbre, aperçoit la lumière d’une maison et décide d’y demander l’asile. Hélas, leur apprend Man Bouloukouni en ouvrant la porte, ils sont dans la maison de Compère Diable, s’il les voit il les mangera. La femme les cache. Seulement Compère Diable a l’odorat fin. Ce cousin antillais du Petit Poucet ne s’embarrasse pas de petits cailloux ; rapidement arrivé dans la maison de l’ogre, il ruse, déjoue les plans de celui-ci et lui vole son or. Cette version guadeloupéenne (Marie-Galante) bénéficie de dialogues bien rythmés. Les illustrations pleine page, variées, sont en harmonie avec le texte : la gravure de troncs et lianes serrées rend étouffante, inquiétante la forêt alors que le décor lumineux final, style naïf haitien, est le parfait reflet d’un avenir heureux.
Bonnets rouges et bonnets blancs
GAY-PARA Praline, SAILLARD Rémi