Harbin, capitale du Grand Nord glacé de la Chine, non loin du fleuve Amour. Xiao’e emménage chez Léna. Vingt-cinq ans, originaire de la campagne, un peu paumée, elle est correctrice dans un journal. Léna, octogénaire, juive aux yeux bleus, élégante, fine et mystérieuse, devient son amie, voire sa mère spirituelle. Dans son appartement lumineux, empli de fleurs et de plantes vertes, elle joue du piano, lit et prie en hébreu. Toutes deux s’apprivoisent. Xiao’e rencontre enfin un petit ami fiable, mais sa vie reste compliquée car son passé ne l’est pas moins… L’auteur, qui a vécu vingt-trois ans à Harbin, reprend le thème d’une nouvelle de Toutes les nuits du monde (NB décembre 2013) : une jeune fille, à l’enfance malheureuse et douloureuse, rencontre une vieille dame étrangère qui lui ouvre les portes d’un monde différent, y compris celui de la droiture et du pardon. On découvre aussi Harbin, où de nombreux Juifs russes ont pris racine au début du XXe siècle, le quotidien des gens ordinaires, leur mode de vie et leurs traditions. Cependant ce monde glacé et délicat, où les flocons de neige virevoltent et vous enferment dans une couette somptueuse, n’arrive pas à nous toucher vraiment. (A.M. et M.-C.A.)
Bonsoir, la rose
CHI Zijian