Au milieu des morts, sur un champ de bataille désolé, Al contemple sa plaque d’identification. Il y avait fait graver le nom de Maggie. Et les souvenirs reviennent. Orphelin à la suite de l’incendie de son immeuble, il se retrouve à la rue. Il n’a pas dix ans et, avec son ami Shiny, survit en cirant les chaussures. Sa rencontre avec Joe, le pickpocket, va changer sa vie. Mais il y a surtout Maggie. Inaccessible et mystérieuse, elle cache ses ambitions théâtrales derrière de prétendues études de comptabilité. C’est pour elle qu’il veut sortir de la misère, faire de gros coups et finalement s’engager.
La belle image aux tonalités sépia est l’atout essentiel de cet ouvrage nostalgique. Fin et expressif, le trait fait évoluer les personnages dans la rude ambiance des bas-fonds de New York dans les années 1930 et jusqu’à la guerre, avec une incursion en France. Pour des gens qui survivent misérablement de petits boulots et de modestes rapines, l’armée est un mirage tentant, mais périlleux. Les dernières pages, en forme d’énigme, laissent espérer une suite. (P.P. et A.J.)