Vincent enquête sur le meurtre de Matisse, bijoutier drogué et mafieux. Il en parle avec Alexei, devenu son ami depuis qu’il lui a sauvé la vie dans le métro, huit ans plus tôt. Grâce à son amie psychiatre Marie-Hélène, il cerne la personnalité du meurtrier : c’est un psychopathe, peut-être de la catégorie « borderline ».
Dans les interstices de ce récit, apparaît un homme étrange. Il injurie les caissières. Il aide les vieilles dames à traverser, quitte à brutaliser le conducteur trop pressé. Un jour, posée dans le métro, une bombe projette une abondante peinture rouge. Aspergé du produit, Vincent est plaisanté par ses collègues. Il est aussi question d’une soeur devenue muette et de Xavier qui a manqué le dîner annuel des amis.
Ce premier tome d’une trilogie place quelques pièces d’angle d’un grand puzzle. Si l’on a des intuitions sur la manière dont elles vont s’imbriquer, la suite les démentira sans doute, tant l’auteur semble virtuose à tracer de fausses pistes et à inviter le lecteur à revenir sur ses pas dans un récit en forme de labyrinthe. Un dessin précis, élégant et méditatif, parfois orné de beaux lavis, place des personnages énigmatiques dans une atmosphère urbaine un peu angoissante. Il sait aussi se faire flou ou obsessionnel, à l’image de leur caractère fluctuant. L’ouvrage s’achève sur une énigme, sous forme d’une lettre anonyme contenant une photo de Xavier. Vivement la suite !