Borgestein

Psychiatre, il est marié à une comédienne célèbre, mais leur vie commune se réduit comme peau de chagrin. Victime de deux tentatives d’homicide opérées par Borgestein, un patient poète, il quitte cette vie pour s’installer à la montagne dans une maison récemment acquise et qui a la particularité de côtoyer une cascade assourdissante. Commence alors une nouvelle vie dont l’activité principale sera de modifier la chute d’eau et de choyer un perroquet « accro » à l’électricité. Devenu la curiosité du village, sans compter l’intérêt que suscite la notoriété de sa femme, il fait peu à peu son trou. Étonnant comme un style aussi volontairement plat et factuel parvient à créer un univers si suggestif, une atmosphère si palpable ! C’est que ce ton distancié correspond à l’état d’esprit du narrateur, solitaire, détaché, actif, et à sa vie faite de multiples petits événements sans conséquence. On plonge ainsi dans ce roman original, dépaysant, évoluant vers l’irrationnel et l’on partage le quotidien avec l’oeil observateur et curieux d’un invité. Sergio Bizzio est argentin. Il est surtout scénariste et réalisateur. On ne s’en étonnera pas.