Heureuse entre ses parents, Boubélé craint leur mort. Un jour, un message laissé à la sauvette évoque le pire : des hommes les ont emmenés. Elle se sent coupable et pleure longtemps, avant de suivre le conseil du message : partir vers la forêt pour les y attendre. Au petit matin, deux enfants la réveillent. Ensemble, ils rencontrent une vieille femme : elle leur raconte que leurs parents, parce qu’ils ont oublié d’être neufs et curieux comme eux, ont été emportés au coeur de la Terre, dans des grottes profondes, pour retrouver leur capacité d’émerveillement. Et soudain, ils croisent le chemin de millions d’autres enfants…
Écriture prenante, vocabulaire choisi : on entre aisément dans une histoire hors du temps, symbolique grâce à son atmosphère proche de l’univers des contes, mis en valeur par l’illustration, en bichromie de gris et jaune : forêt aux fûts immenses, les enfants malicieux… Mais le récit juxtapose des registres différents : l’allégorie du drame des rafles prend un tour fantastique par le passage dans la forêt, et bascule finalement dans le merveilleux avec une fin difficilement acceptable même pour des enfants naïfs : la « rééducation en enfance » des parents, pour redevenir eux-mêmes, évacue nombre de questions effleurées au cours du récit…