Pour illustrer ce conte dont on ne compte plus les interprĂ©tations, Olivier Douzou choisit un registre quâil a souvent explorĂ©: lâinattendu, le « graphique », le dialogue qui jaillit entre la voix qui raconte et les images qui suggĂšrent. Il innove aussi, dans une approche associĂ©e Ă lâimage quâil souhaite donner au Rouergue, maison dâĂ©dition dont il a retrouvĂ© le chemin et dont il vient de revisiter le logo.
Pas de dĂ©cor figuratif : tout est stylisĂ©, dessinĂ© en gros aplats orangĂ©s et rouges qui dialoguent avec le noir et blanc, couleurs qui se partagent le fond des pages et les Ă©lĂ©ments du dĂ©cor. Si le rĂ©cit est bien celui que lâon attend, Boucle dâor est symbolisĂ©e par un rond orange qui court de page en page, forme gĂ©omĂ©trique se fondant ou sâopposant Ă celles des arbres de la forĂȘt, des bols, des chaises, des lits. Les ours ? DâĂ©tranges figures Ă dĂ©chiffrer sur des fonds de couleur : oreilles toutes rondes en forme de 3 couchĂ©, griffes en notes de piano, trois points pour les yeux et la truffe. Pour dĂ©couvrir tout cela, il faut « lire » lâimage, laisser lâoeil se familiariser puis se promener dans cet univers abstrait⊠pas si abstrait ! Le jeu sâenhardit Ă introduire dans lâimage et dans le texte des chiffres Ă lire tels quels pour les inclure au fil du rĂ©cit, jusque dans le zĂ©zaiement du petit ours. Ă partir de 6 ans.