Laisser s’enfuir une très jeune voleuse prise sur le fait ? Pour expliquer ce geste insolite, le narrateur raconte l’inoubliable été de ses quinze ans, passé dans les îles Éoliennes. Complice forcé de l’amourette de sa cousine, Célestino est, de plus, contraint de porter la chaîne en or, cadeau détesté de sa grand mère. Il se retrouve constamment face à face avec un garçon de son âge, mais leur relation butte sans cesse. Celui-ci, rescapé d’un boat people, voleur par nécessité, est fasciné par le bijou. Il finira, dans un geste fou, au bord du Stromboli grondant, par couper le pouce de Célestino pour s’en emparer.
Le parallèle entre la violence du geste et celle du volcan, cette chaîne d’or, indifférente pour celui qui a tout, intolérable pour celui qui n’a rien, illustre avec force la phrase clé du récit : « j’étais du côté où lui n’était pas. » Pris à témoin, le lecteur reste cependant libre de laisser cette histoire, à la fois réaliste et symbolique, résonner dans sa conscience. Malgré quelques longueurs, un livre qui ne peut laisser un bon lecteur indifférent.