Bouvaert. Élégie pour un âne

Au pied des majestueuses demeures d’Anvers, sur un marché, une mégère tente sans succès de négocier ses achats. Vexée, elle tance son fils qui n’a pas pris sa défense « Quel incapable celui-là ! Si au moins il prenait exemple sur son frère, Jan Bouvaert, parti en Italie pour parfaire ses talents de peintre. Lui au moins il réussira ! » En effet, Jan parvient à se frayer un chemin dans la société artistique de Mantoue, puis de Rome, où il affectionne les portraits sensuels. Il met progressivement son art au service de sujets religieux, en composant avec la fausse pudeur de l’Église. Le métier rentre petit à petit, et le succès éclate une fois de retour dans sa terre natale…  Cette biographie romancée de Jan Bouvaert (1577-1640), peintre baroque flamand, est originale par son traité graphique et scénaristique. Elle fait la part belle aux errances de sa carrière artistique et traite le sujet de façon intimiste et loufoque. Le dessin à la gouache, très centré sur les mines caricaturales de personnages hauts en couleurs, est particulièrement expressif. On peine à aller jusqu’au bout, cependant, du fait d’une narration plutôt chaotique, et de la difficulté à toujours bien reconnaître les personnages au fil des pages. (A.J. et H.T.)