Boy Diola

DIÉMÉ Yancouba

2010. Un documentaire sur des migrants débarquant en Corse provoque un dialogue qui permet à un fils de découvrir le chemin parcouru par son père Sénégalais. Les ports et leurs bateaux faisaient rêver le jeune garçon d’alors, qui voulait avoir un métier. Dakar, Marseille, Aulnay-sous-Bois et l’usine Citroën, une première épouse trouvée au bled, puis une deuxième… Neuf enfants plus tard, le petit dernier, qui ne sait pas tout, raconte.  Yancouba Diémé, né en France, parle avec respect et émotion du parcours de son père. Dans ce premier roman, il évoque la Casamance, ses difficultés d’accès, ses conflits ethniques, ses coutumes et traditions. L’importance du père éducateur, le respect du travail, la pratique du sport, la solidité des réseaux familial et amical transparaissent au fil de la reconstitution (un peu embrouillée) de la chronologie paternelle. La souffrance vite oubliée, la débrouillardise à la limite de l’honnêteté, une vitalité hors norme façonnent le jeune homme prêt à tout. Dialogues en français parlé, phrases courtes et directes animent cette leçon de vie au ton sobre. Une évocation juste de la pauvreté africaine et de la difficile émigration – hier comme aujourd’hui. (M.-P.R. et A.Le.)