Sauvagement zébré de griffures, les yeux énucléés, le corps d’un baigneur est découvert sur une plage privée varoise. C’est celui de Paul, amant inconstant de Véronique, la jeune propriétaire de la villa. Le capitaine Alberti, chargé de l’enquête, a connu Paul pour avoir fréquenté lui-même ces lieux du temps d’Antoine, le vieux mari de Véronique, esthète et bon vivant. La propriété est également habitée par des animaux, dont une chatte et un corbeau, qui savaient comprendre Antoine et être compris de lui. Rebecca, la chatte, jalouse de Véronique, et Arthur, le corbeau, observateur amusé et parfois effaré des comportements humains, vouaient à Antoine une affection inconditionnelle. Les conclusions de l’enquête, incroyables mais les seules possibles, révèleront des criminels inimaginables.
Cinéaste, auteur de deux romans, dont Ce sourire-là (N.B. avr. 2003), Alain Jessua offre ici un plaisant “polar”, bien construit, teinté d’humour, aux personnages intéressants, écrit d’une plume alerte et précise. Son originalité réside dans les rapports parfois énigmatiques entre humains et animaux (apprivoisement et recherche scientifique).