Britten, détective privé, est surnommé le « bourreau des coeurs» , non à cause de ses succès auprès du beau sexe – ses yeux lourdement cernés, son teint livide et ses épaules étriquées ne dégagent aucun magnétisme spécial – mais parce que le résultat de ses enquêtes mornes et sans relief démoralise en général ses clients jaloux ou trahis. Chargé d’enquêter sur un suicide, Britten découvre une vérité qui ne peut que plonger sa cliente dans le désespoir.
Le graphisme maîtrisé privilégie la laideur caricaturale des portraits et les décors lugubres, en teintes grises, brunes et violacées, cependant que le monologue intérieur, sous forme d’entretiens avec un sachet de thé, et les dialogues manifestent un humour sarcastique très britannique. Le récit parfois confus et le parti pris esthétique ne plairont pas à tous, mais le talent est certain.