Suresh et Sandeep menaient une vie simple mais heureuse avec leurs parents jusquâĂ ce que le pĂšre perde son travail, et reporte son amertume sur ses proches. Pour Ă©pargner leur mĂšre, premiĂšre victime de cette violence, Suresh fuit avec son petit frĂšre vers une grande ville pour trouver du travail. Ce qui les attend dans lâatmosphĂšre Ă©touffante des rues indiennes bondĂ©es dâune foule incessante, câest lâerrance et les dangers qui guettent les sans-abris, la lutte pour prĂ©server le maigre territoire conquis, la faim, le dĂ©gradant travail des chiffonniers, les dĂ©sillusions. Suresh campe sur les principes inculquĂ©s par leurs parents, et veille tant bien que mal sur Sandeep, plus sensible au mirage de lâargent facilement volĂ©.
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Ces premiers mois vĂ©cus dans les quartiers misĂ©rables par ces deux garçons trĂšs attachants, dâune vĂ©ritĂ© sociale et culturelle incontestable, esquissent un tableau nuancĂ© de lâindicible misĂšre de lâInde : vie en bandes plus ou moins organisĂ©es contrebalancĂ©e par le « chacun pour soi », corolaire indispensable de la survie, rixes, travaux immondes soumis au racket de revendeurs sans foi ni loi, dĂ©gradation physique et morale, mais aussi soutien des plus faibles, compassion des adultes, et mĂȘme une certaine bienveillance de la police. Un peu facile, le happy end est indispensable pour donner une issue positive Ă ce roman « coup de poing » qui invite Ă comprendre de lâintĂ©rieur le processus inexorable qui met des enfants dans la rue, sans espoir dâen sortir.