Mary-June, mariée à Pete Parker, un homme violent, découvre les lettres écrites par sa maîtresse. Ses deux garçons Roy et Chuck se trouvent en manque de père, celui-ci ayant brutalement disparu. La famille semble soulagée mais toujours un peu dans l’attente. L’immeuble dans lequel ils vivent appartient à Madleen, médecin, veuve, ancienne déportée ; elle connaît bien tous ses locataires. Un jour, Pete, désespéré, sonne à sa porte. Elle tente de le calmer pour l’empêcher de commettre l’irréparable. Gabrielle Segal situe son roman dans un quartier de Brooklyn où les habitants se connaissent et s’observent. Tout est souffrance dans ses personnages : pour les enfants, il n’est pas gai de grandir, quant aux adultes, ils semblent résignés à une vie imprégnée de douleurs non dites, de malheur sans issue. Comment échapper aux réminiscences de la déportation, au souvenir d’une vie d’enfant mal-aimé et ne pas reproduire le même schéma? L’auteur évoque les blessures de ses héros avec beaucoup de grâce et de sensibilité. Un premier roman réussi. (E.Ca. et P.B.)
Brooklyn Strasse
SEGAL Gabrielle