Brouillages

STEFÁNSSON Jón Hallur

Étrange, l’accident qui laisse Björn – architecte cinquantenaire aisĂ© – inanimĂ©, crĂąne fracassĂ© sur les rochers aux alentours de son chalet d’étĂ©. N’a-t-il pas Ă©tĂ© sciemment provoquĂ© ? Et par qui ? Sa vie, extĂ©rieurement paisible, est, de fait, encombrĂ©e d’embrouilles sexuelles et de diffĂ©rends professionnels. Alors tout est possible. Et Marteen, fils aux sentiments filiaux contradictoires, pour sauver les apparences et aider un pĂšre malgrĂ© tout aimĂ©, s’expose maladroitement et dĂ©soriente encore l’enquĂȘte. 

Pour brouiller les pistes, pour alourdir l’atmosphĂšre de cette Islande lisse et un peu ennuyeuse, JĂłn Hallur StefĂĄnsson entortille les relations, complexifie les psychologies, pimente le passĂ©, encanaille le prĂ©sent des hĂ©ros, l’assaisonne de sexe, de drogue, d’alcool. Il y parvient. Mais cette volontĂ© de complication trop systĂ©matique, qui dĂ©joue tout manichĂ©isme simpliste et densifie les personnages, crĂ©e aussi, malgrĂ© des moments de rĂ©el suspense, une sorte de confusion bavarde et complaisante. Elle est superflue et dĂ©routante pour le lecteur. Rien – mĂȘme pas les prĂ©noms – n’est dĂ©cidemment simple dans cette Islande Ă  l’imagerie classique si limpide.