Professeur de littérature à l’université et romancière américaine en mal d’inspiration, elle fait petit à petit d’amers constats : son mariage se délite, elle est perplexe devant sa fille qui grandit, la vie en général apporte un bon lot de déceptions. Elle est habitée par l’ennui et son flot de pensées est ponctué de citations, d’enquêtes statistiques, de retranscriptions de séances de psy. Des considérations philosophiques prennent forme à partir de petits faits quotidiens qu’elle évoque avec les impressions, les sensations, les émotions ressenties. Avec ce deuxième roman, Jenny Offill propose une écriture parfois vive, une description disparate de faits, de lieux, de situations en adéquation avec la difficile introspection de l’héroïne. Les souvenirs et leur analyse s’imposent puis se désagrègent, remplacés soudainement par d’autres. On peut être séduit par certains passages ou décontenancé, désorienté par les brusques changements de style et de sujet. Il règne cependant sur ces pages une douce mélancolie qui ne manque pas de charme.
Bureau des spéculations
OFFILL Jenny