En Albanie, une vieille femme se sent coupable d’être encore vivante alors que des jeunes meurent autour d’elle ; une jolie fille en bikini, près d’une piscine réservée aux étrangers auxquels il est interdit de parler, se laisse convaincre d’acheter un visa pour trois cents dollars ; un demi-fou, qu’on enferme à l’hôpital tous les ans au printemps, peint, entre deux crises, inlassablement, le même tableau d’une femme à la silhouette envahissante ; deux jeunes rêvent de l’Italie, et quand leurs rêves se réalisent, ne découvrent que pauvreté, humiliation et tristesse.
En treize nouvelles, Ornela Vorpsi (Le pays où l’on ne meurt jamais, NB février 2004), évoque l’Albanie de son enfance, la misère de ses villages et la truculence de personnages pittoresques. Elle fait aussi partager les déceptions de la vie d’exilée en Italie, d’abord, puis en France. L’ensemble est un peu hétéroclite, le ton a une certaine naïveté, mais beaucoup de vivacité et de poésie.