Gérard Depardieu, né à Châteauroux en 1949 d’une famille très modeste, est le troisième d’une fratrie de six. Entre un père alcoolique et illettré, une mère débordée qu’il aide à accoucher dès l’âge de sept ans, Gérard mène déjà ses « affaires » pour « se faire du pognon ». Il a aussi appris à sourire pour éviter de parler. Il monte à Paris et, de cachets minables en coups de gueule mémorables, il force les portes et se fait remarquer. À vingt ans, il rencontre sa future femme, Élisabeth, puis Bertrand Blier et connaît la gloire avec Les Valseuses en 1974. La suite est prometteuse. Après Vivant (NB novembre 2004), Depardieu renoue avec l’autobiographie, aidé de Lionel Duroy. En courts chapitres aux titres évocateurs, sa vie est racontée en style parlé telle qu’il la sent. Il analyse ses comportements professionnels et privés toujours liés à son enfance et ses manques. Mélange de virilité et de fragilité, Depardieu est hypersensible. Aujourd’hui, à soixante-cinq ans, il exprime sa fatigue, son âme « russe », son goût du silence. Et reste fidèle, jusqu’au bout, à ses origines. Des confidences qui plaisent par leur spontanéité sans tabou.
Ça s’est fait comme ça
DEPARDIEU Gérard, DUROY Lionel