L’auteur se glisse dans la peau d’un jeune journaliste au chômage. Travaillant lui-même à Europe 1, il connaît bien le monde qu’il évoque. Le narrateur relate les obsèques de Jean-Luc Lagardère à la façon d’un reportage, y ajoutant d’acerbes réflexions personnelles. Puis il laisse dériver sa pensée sur des sujets variés : la canicule, la mort d’Izzo, celle de Nougaro, les coulisses des studios de télévision, les bureaux de l’ANPE. Comme dans Ma ligne 13 (NB janvier 2004), il déambule dans Paris, observe les changements de la ville, souvent accompagné de Nanon, jolie métisse de père ivoirien, malheureusement séropositive. La paresse s’installe, il regarde la télévision, assiste à une manifestation lepéniste, fréquente gymnase-club et club de rencontres, mais sans persévérer, n’essaie pas vraiment de retravailler.
Ce témoignage peu crédible d’un chômeur qui touche huit mille euros par mois ne suscite pas la pitié. Rien n’excuse le ton virulent pour fustiger notre société : son pessimisme exacerbé, ses prises de position trop tranchées et l’éclatement du récit risquent d’agacer le lecteur.