Ça va trop vite

Le jeune Epsilon vit dans le « bocal » où règne Lacrymo, un obèse albinos amoureux des lettres, qui deale. Epsi entretient une grande rivalité avec son frère, une sale racaille qui finira décortiqué dans une poubelle après avoir initié un viol collectif. Epsi n’a guère plus de morale mais, plus intelligent, se met au service de Lacrymo qui devient son mentor. Il lit, est doué pour l’écriture, mais il trafique aussi, devient « accro », couche avec tout le monde, se taille une voie royale dans la chanson avant de se marier, ivre, avec un homosexuel. Les ouvrages précédents d’Anne Lenner (L’Âme soeur, NB mai 2009) avaient été remarqués pour leur construction habile et la beauté de la langue. C’est moins vrai ici. L’auteur montre un goût certain pour les métaphores et les jeux de mots qui sont pour le moins douteux. Et même si le ton change à mesure que le personnage évolue, même si le sujet entend dénoncer le mal dans le portrait d’une odieuse roulure sans concessions, ses aventures ne passionnent pas.