Le Café de Turin, Nice, un soir de Carnaval. Devant le spectacle fascinant de la salle, la narratrice, venue au chevet d’une mère égarée dans une démence sénile, ressuscite, entre ironie et tendresse, son enfance et son adolescence. Elle parle de sa quête passionnée d’un savoir, d’une curiosité, d’une indépendance, de l’ennui des « mots ustensiles », de la volupté des « mots qui pensent ». De l’université parisienne où les cours la fascinent, la dépassent, la déçoivent. La philosophie n’est-ce pas autre chose ? Une vie réinventée ?
Au fil des pages, elle revisite les cafés de sa jeunesse dans une ronde-souvenir originale : cafés vitrines, cafés rencontres, cafés cocons, cafés catharsis, cafés militants, cafés dérives. La construction du récit, ingénieuse, bien servie par une plume habile, caressante ou railleuse, puissante, nous entraîne dans un itinéraire qui, séduisant d’emblée, a parfois tendance à prendre une coloration verbeuse un peu lassante. Dommage.