Didier Blonde (Le figurant, NB avril 2018) aime séjourner dans les cafés, s’y poser, observer les serveurs, les clients. C’est aussi pour lui un laboratoire de réflexions sur son époque ou sur ceux, écrivains, penseurs ou cinéastes qui, en d’autres temps, se sont nourris de leur fréquentation comme source d’inspiration. Ils lui servent de lieu de surveillance. Et, de son poste de vigie à la terrasse d’un café parisien, il anime, tel un peintre, les déplacements de ses contemporains, donnant vie, en les croquant sur le vif, à des lycéens, des joggeurs, des musiciens… et des passantes qui retiennent son attention privilégiée, dans une rêverie baudelairienne. Combien d’occasions tues, de rencontres fantasmées, pour cet observateur muet dont elles inspirent l’imaginaire ! Ce petit ouvrage, d’une apparente modestie dans le titre, l’épaisseur ou le thème choisi, est en réalité une miniature d’intelligence et de sensibilité, aux nombreux palimpsestes littéraires, une sorte de « paysage charmant » ouvrant sur l’âme du voyeur et celles de ses contemporains. Pas si innocent qu’il n’y paraît. (M.M. et A.Le.)
Cafés, etc.
BLONDE Didier