Calvino-Calvina

Au cours d’un cambriolage, Lucrecio se trouve en face de Calvino, un enfant étrange au langage et à l’autorité d’un adulte. Il a besoin d’un père pour protéger son indépendance et contraint le voleur à endosser ce rôle. Il accompagne donc Calvino, client assidu, dans une bibliothèque-asile où les fous se prennent pour des livres. Il se prend lui-même à lire sa propre histoire sur une page blanche et sa raison vacille. L’idée originale du fou s’identifiant à une oeuvre ou son auteur permet des situations cocasses (Andersen dort sur les sept matelas de sa princesse au petit pois) et pose des questions intéressantes : le roman, la fiction éloignent-ils pathologiquement de la réalité ou aident-ils à prendre une juste distance par rapport au réel ? Entre une chose et son contraire, pourquoi vouloir trancher ? Les contes ont-ils une valeur thérapeutique ? Thèmes chers à Italo Calvino.  Le fantastique, où le surnaturel fait intrusion dans les règles du monde habituel, est parfaitement maîtrisé. L’atmosphère inquiétante, insolite, et les détails pertinents contribuent au suspense. Excellente introduction à ce genre littéraire : encore faut-il connaître l’univers des contes, et accepter de se perdre dans un récit surréaliste.