Wang Desheng, vice-ministre du commerce de la République populaire de Chine, détient une des plus grosses fortunes de son pays. Il arrive en France, accompagné d’une nombreuse délégation et de six assistantes ou « camarades de lit ». L’objectif de sa visite ? Acheter à bon prix aussi bien un vignoble bordelais qu’un hôtel de luxe ou encore un complexe technologique prometteur. Il s’est octroyé les services d’un interprète, Thibault Marsan, lequel s’avère, très vite, incapable ou au service d’une autre cause… L’arrivée d’une jeune et belle professeur, parlant couramment le chinois, redistribue les cartes. Stéphane Fière (Une Chinoise ordinaire, NB avril 2014) a vécu vingt ans en Chine. Dans sa nouvelle satire il va droit au but et ne s’encombre pas de circonlocutions. À travers une écriture volontairement disparate – bousculades de mots, phrases sans ponctuation, onomatopées drolatiques, « blancs » de conversation ou encore idiomes bien français transposés en chinois – il mène la course de cette orgie marchande. La langue est crue, le ton sarcastique et sans ménagement. Cependant, à vouloir forcer le trait, la manoeuvre devient trop caricaturale. On rit parfois, on s’agace souvent, puis on se lasse et la démonstration laisse un arrière-goût de déception. (M.-A.B. et A.-M.D.)
Camarade Wang achète la France
FIÈRE Stéphane