Après avoir été quatre ans prisonnier du Bataillon Paix et Indépendance, Boris reste sur le qui vive et ne se sent pas libre. À deux heures du matin, le téléphone sonne ; il hésite à répondre puis s’étouffe d’émotion : c’est Fatouma. Les souvenirs de Camp Paradis déferlent. Il avait quinze ans à son arrivée dans ce lieu étrange, perdu dans la forêt tropicale, où les éclopés de la vie trouvaient calme, bienveillance et surtout la possibilité de se reconstruire auprès de Pa et Ma. À l’extérieur la guerre civile faisait rage. Tout a basculé quand un avion transportant cinquante millions est tombé à proximité.
Dans un pays imaginaire d’Afrique, hors des conflits ethniques et bandes armées, existerait un havre de paix, ultime refuge pour ces enfants de couleurs, religions et histoires diverses, avec un point commun : d’avoir été traumatisés par la vie. Victoire a été vendue comme esclave, Fatouma enfant soldat, Serge infirme de naissance. Ce roman fort, prenant de réalisme, ne peut laisser insensible à ces personnages endurcis, farouches et fragiles à la fois, dont les caractères sonnent juste, loin des caricatures. Les dernières phrases entrouvrent la porte de l’optimisme, permettant d’imaginer une suite heureuse.