10 décembre 1957. Sous les ors de l’hôtel de ville de Stockholm, Albert Camus prononce le discours de remerciement de son prix Nobel. Son propos est riche de modestie, du respect qu’il porte au métier d’écrivain, de son attachement à sa famille, à ses amis, à l’Algérie. Ce « philosophe pour classes terminales », comme le brocardait Sartre, n’a rien d’un héritier. Né en Algérie dans un milieu modeste, il perd son père un an après sa naissance. Sa mère fait des ménages. Grâce à l’école de la République et la volonté de sa mère, il fait des études. Son travail, le foot qu’il pratique à haut niveau et son oncle Gustave, boucher des beaux quartiers, lui permettent de dépasser sa condition, de s’ouvrir à la littérature, au journalisme, au théâtre et à l’écriture…
José Lenzini, né en Algérie, a consacré de nombreux ouvrages à Camus. Il permet d’approcher l’homme dans son intimité et sa tendre relation avec sa mère. Le parti graphique dépouillé et minimaliste adopté par Laurent Gnoni, servi par des aplats de couleurs où alternent lumière et couleurs froides, illustre avec bonheur les combats de ce génie.