Ingénu, d’une gentillesse et d’une simplicité hallucinantes, un homme se réveille aux côtés d’une femme qui n’est pas la sienne. Elle est dans le coma, dû à un excès de drogues et d’alcools en tous genres. Ses réflexions sur la vie se mêlent à l’ironique constat de la violence dans laquelle l’époque se débat. Vivant chez ses parents qui l’adorent, avec sa femme Candy et de leur chien qui dort entre eux, il fait toutes les expériences et enchaîne tous les abus, cumulant mauvais choix et erreurs fatales. À l’instar de son lointain ancêtre, ce nouveau Candide est un roman ébouriffant, rempli de folie et de fantaisie, à la limite du grotesque. Pratiquant sans complexe un désopilant humour juif avec introspection et forte image maternelle, Adam Thirlwell (Le Livre multiple, NB juin 2014) souligne avec talent et insolence la brutalité du monde dans lequel sa génération évolue. La forme originale de l’ouvrage est d’une logique implacable, qui n’est pas sans rappeler les classiques de la littérature du XVIIIe siècle. Ce jeune auteur, issu de la nouvelle vague d’écrivains britanniques, ne laisse pas indifférent, bien que son livre soit totalement déroutant. (E.A. et B.Bo.)
Candide et lubrique
THIRLWELL Adam