Candor

BACHORZ Pam

Candor a été fondée par Campbell Banks pour les familles soucieuses d’y retrouver l’idéal de vie des pionniers, et il se charge de corriger tout comportement excessif ou déviant de leurs enfants. La musique, diffusée en permanence, véhicule des messages (subliminaux) qui les exhortent à renoncer à toute fantaisie : « l’art est inutile » et la Chambre d’Écoute attend les récalcitrants. Ce paradis des moeurs patriarcales (fantasmées) n’exclut pas le profit et le prix des maisons monte en flèche. Oscar, digne fils de son père, organise pour sa part un lucratif réseau d’évasion. Mais survient (Anto)NIA…De son expérience des villes fermées américaines, Pam Bachorz tire ce tableau inquiétant où le contrôle mental rappelle Orange mécanique. Mais cette quête de décence, frugalité, efficacité, s’accompagne d’un culte de la personnalité du fondateur qui apparente plutôt Candor à une secte. Même le formatage relève de l’esprit d’entreprise ! Quant à Oscar, profiteur ambigü, lointain cousin d’Artemis Fowl, il est moins convaincant dans sa version fleur bleue succombant à un amour rédempteur – dans un univers impitoyable où la candeur n’est pas de mise.