Cannibale

En Nouvelle- Calédonie, le vieux Gocéné raconte à deux jeunes son voyage en France cinquante ans plus tôt .  Avec ses amis et sa promise, il est « invité » à Paris pour représenter la « culture ancestrale de l’Océanie » à l’exposition coloniale. Il est vite déçu lorsqu’il se voit parqué, tel un animal dans un zoo, et obligé de faire des singeries pour amuser les visiteurs. Un jour, il est séparé de sa fiancée, envoyée en Allemagne dans un cirque. Décidé à la retrouver, il s’enfuit avec un ami pour une cavale dramatique.

Basée sur des faits réels, cette bande dessinée est adaptée du roman éponyme de Didier Daeninckx : Cannibale, qui dénonce l’exhibition de Kanaks désignés comme « anthropophages » lors de l’exposition coloniale de 1931 à Paris, ainsi que les traitements inhumains qu’ils subirent. Les couleurs sépia traduisent avec réalisme l’atmosphère de l’époque et contrastent avec le trait noir et hachuré du dessinateur. Ce fait divers  légèrement romancé, dont l’arrière-grand-père de José Karambeu fut un acteur, se dévore d’une traite.