Une plage sur l’île de Mykonos. Un homme y retrouve son passé. Vingt-cinq ans plus tôt, Nicolas, étudiant, y a fait une inoubliable rencontre : Barbara, jeune et superbe naïade, et son compagnon quinquagénaire et véliplanchiste, José. Séduction, manipulation, un étrange jeu s’installe entre le couple et l’étudiant. Barbara lit Spinoza, José est un boutiquier qui se serait voulu philosophe, et Nicolas se prépare à devenir haut-fonctionnaire ; leur destin va se jouer en quelques jours.
Dans ce trente-cinquième roman (Ne mets pas de glace sur un coeur vide, NB mars 2016), Patrick Besson met en scène un trio qui se livre à un badinage érotique dans une intrigue tragicomique. Le désir et la passion conduisent au sacrifice, d’une part, et les simulacres touchent à l’absurde, d’autre part ; le maître du jeu impose aux deux autres acteurs sa vision de l’amour et son plan. La ligne est floue entre mensonge et sincérité. Les personnages sans envergure échangent des dialogues creux. L’alibi un peu prétentieux des références littéraires et philosophiques ne masque pas le vide de cette bluette cynique qui se donne l’allure d’une tragédie grecque sur fond de mer Égée. (A.Le.)