Les Carnets de déroute, premier roman de Michel Monnereau, auteur de poèmes et de comédies, restituent le journal intime d’un chômeur de cinquante ans, licencié d’une entreprise de publicité, lâché par sa compagne. Du printemps à la Saint-Sylvestre, ce dernier consigne ses efforts vains pour chercher du travail, ses démêlés avec les Assedic, ses rencontres et occupations quotidiennes, ses espoirs entrecoupés de souvenirs nostalgiques et fait un bilan de sa vie. De plus en plus seul et gêné financièrement, il a de moins en moins envie de se réinsérer dans une société qui semble le rejeter, de goûter aux menus plaisirs dont il mesure le caractère dérisoire. Il se néglige, se cloître, maigrit et sombre dans l’indifférence générale.
Ce carnet de bord imaginaire qui distille l’angoisse, véritable descente aux enfers d’un être fier, oublié de la société comme beaucoup aujourd’hui, atteint au coeur le lecteur tant il semble véridique. L’auteur y introduit son expérience du milieu publicitaire, ses déceptions de baby-boomer longtemps gâté, son humour caustique, son recul sans indulgence vis-à-vis du monde et de lui-même.