Ce coeur qui haïssait la guerre

Fasciné par la conquête de l’espace, Anton rencontre le jeune et brillant von Braun qui l’entraîne dans l’aventure de la construction d’une fusée. La guerre éclate, l’armée met la main sur ce projet. Pacifiste, intègre, amoureux successivement de deux femmes qui entrent dans la Résistance, Anton refuse d’adhérer à la SS. Grièvement blessé dans l’enfer du front de l’Est, il réintègre la base de recherche, mais réprouve l’utilisation des fusées comme armes de destruction aux mains des nazis. Vient l’heure où les alliés s’arrachent les scientifiques allemands…  Le héros déchiré du roman de Michel Heurtault est Ce coeur qui haïssait la guerre. La tête dans les étoiles, il n’accepte pas les compromissions et reste fidèle à lui-même. S’il doit combattre, il le fait avec humanité. Mais écartelé entre sa fidélité à son pays et l’exécration du totalitarisme, il en vient à trahir un régime cynique utilisant mythes, mensonges, violence et humiliation et multipliant les erreurs tactiques. La langue évoque puissamment les batailles furieuses, les paysages dévastés, les sentiments – souffrance, peur, états d’âme. Malgré sa longueur et la multiplicité des personnages, comment lâcher ce beau livre qui revisite l’Histoire du point de vue fictif d’un Allemand antinazi ? (L.G. et M.S.-A.)