Le narrateur est ami avec sa voisine d’en face, Louise. Ensemble, ils dessinent des arbres sur la rue à la craie. Louise aime aussi représenter la tête du garçon sortant des feuillages. Elle lui demande un jour ce qu’il a dans la tête. Pour le savoir, il ouvre son crâne, debout devant le miroir. Et surgissent, ô surprise, des forêts : une forêt silencieuse, une secrète, une timide, une sombre, une douce… Et quand Louise déménage et qu’il n’éprouve pas de chagrin, il décide d’aller voir ce qu’il y a dans son coeur.
L’histoire aux mots sobres exprime avec tendresse et poésie qu’il y a toujours beaucoup plus dans la tête et le coeur que l’on ne l’imagine ou montre à l’extérieur. Les différentes forêts, traitées en pleine page, sont comme une première incursion dans l’inconscient ; dans un graphisme expressif et des couleurs adaptées aux différentes ambiances, elles suggèrent la paix, la peur, l’amour, et l’étendue de ce que l’on ignore sur soi-même mais qui, loin d’être hostile, incite à l’exploration. Les belles images peuvent donner à rêver et réfléchir aux enfants, tandis que les dessins du quotidien, sur fond beige, avec beaucoup d’espace, permettent de s’identifier. Un album évocateur et touchant. (M.D.)