Ernesto-Leon a choisi de prendre le contre-pied de ses parents, gauchistes nostalgiques de mai 1968, en devenant fonctionnaire européen et partisan obstiné de l’ordre .Quand à quarante ans il apprend sa future paternité, il revit sa propre naissance dans une fiction surréaliste, se transpose dans la peau de son père et vit de l’exaltation de celui-ci sur les barricades de mai 1968.
L’auteur, professeur de français et de théâtre en région parisienne, cherche à faire passer l’esprit des pavés et des barricades, l’enthousiasme des acteurs de cet époque, leur volonté de changer la société. Avec ironie, il souligne aussi le fossé qui sépare les générations actuelles, plutôt conformistes, de celles de leurs parents qui ont souvent oublié leur idéal révolutionnaire. Ambitieux, dans un vaste panorama des mouvements révolutionnaires de 1968 à nos jours, de Paris à Berlin, ce récit remet tout en question : la politique, ainsi que la famille, les valeurs morales et spirituelles. Mais difficile à suivre, parfois incohérent, sautant d’un personnage à l’autre, du passé au présent, il peine à séduire.