Ce qu’aimer veut dire

LINDON Mathieu

Durant son adolescence recluse, la lecture permet au narrateur (Mathieu Lindon lui-même) de se soustraire à la vie sociale. Il côtoie cependant les auteurs que publie son père, directeur des Éditions de Minuit. Hors du cercle familial, sa rencontre avec Michel Foucault transforme radicalement son existence. Le penseur impertinent dessille le regard du jeune homme et lui instille, par sa généreuse liberté, le goût du bonheur. Avant d’être emporté par le sida, il encourage ses débuts dans l’écriture. Son grand appartement parisien devient le lieu de trips au LSD, où se font et se défont amours et passades.

 

Aux scènes de En enfance (NB février 2009) succède le récit des années de jeunesse. Mathieu Lindon rend un hommage sensible à Michel Foucault auprès duquel s’est construite sa personnalité. Par le truchement de cette amitié, l’auteur parvient à se dégager de la figure magnétique de son père, Jérôme, tout en laissant filtrer un respect et une admiration réciproques. De longues phrases nuancées et contournées, avec parfois d’heureuses formules, marquent le style d’un ouvrage dont on regrette que les pages consacrées aux « montées de l’acide » et aux relations homosexuelles occupent une si large place.