Pendant les neuf années (2007-2016) où il fut Président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré a tenu un journal. Il y a consigné régulièrement ses impressions sur l’actualité en y mêlant souvenirs personnels, anecdotes, réflexions. Deux thèmes majeurs nourrissent cet ouvrage : une ardente défense des prérogatives et de l’indépendance du Conseil vis-à-vis des autres pouvoirs et son appréciation sur les gouvernants de cette période. Il admire Chirac, se montre très critique pour Sarkozy et sévère à propos de Hollande. Jean-Louis Debré (Je tape la manche : une vie dans la rue, NB décembre 2015) précise qu’il publie ici un journal – instantané avec « risques d’incohérences et d’erreurs de jugement » –, et non des mémoires retravaillées. Si ce parti pris a ses avantages concernant une actualité sans cesse en mouvement, un devoir de réserve ne s’impose-t-il pas à un responsable de ce niveau ? Ouvrage publié trop tôt et que certains ne manqueront pas d’assimiler à un règlement de comptes ? D’autres salueront la liberté d’expression. Dans la France actuelle il est difficile d’apporter un jugement objectif sur un tel ouvrage. Cependant, on doit reconnaître que le livre suscite un intérêt soutenu chez tous les passionnés de la chose politique. (L.D.)
Ce que je ne pouvais pas dire : 2007-2016
DEBRÉ Jean-Louis