Ce qu’elles disent

TOEWS Miriam

Bolivie, 2009. Coupées du monde dans une communauté mennonite (secte de confession anabaptiste datant du XVIe siècle), des femmes et des fillettes sont régulièrement violées. Si le diable est tout de suite évoqué, les victimes ont vite compris que les coupables sont les hommes du clan qui les endorment pour perpétrer leurs forfaits. Elles tiennent conseil sur les décisions à prendre.  L’auteure canadienne connaît bien le milieu très particulier des mennonites (Pauvres petits chagrins, HdN janvier 2017). Son roman, inspiré de faits réels, se résume en un long débat au sein d’un groupe de femmes, parentes entre elles sur trois générations, qui ont décidé de réagir à cet état de fait. Les solutions sont débattues par le menu avant d’opter pour une fuite dont les conditions font aussi l’objet d’interminables discussions. L’instituteur, qui seul maîtrise lecture et écriture, est chargé de consigner les échanges dont la longueur suscite rapidement un ennui soporifique. Si la peinture de ces femmes courageuses, d’une humanité riche en sentiments mais bridées par une société patriarcale figée et archaïque, éveille quelque empathie, le procédé qui les met en scène lasse plus qu’il ne convainc.  (L.K. et L.D.)