Un roman à plusieurs temps : Faye Travers vit avec sa mère, dans le New Hampshire, au milieu d’une communauté villageoise aux moeurs rugueuses. Elle est appelée à régler la succession d’une famille voisine : celle-ci, dont un ancêtre a travaillé au bureau des affaires indiennes sur une réserve dont était originaire la grand-mère de la jeune femme, a accumulé une collection d’objets d’art indiens du XIXe siècle ; Faye en fait l’inventaire. Elle y trouve un curieux tambour décoré de symboles, qui la perturbe. Elle découvrira son histoire.
L’auteure reprend les thèmes récurrents des racines et du mélange des cultures qu’elle développait déjà dans La chorale des maîtres bouchers (NB février 2005). Sous la forme d’un conte ingénieusement mêlé à l’histoire initiale, dans une nature omniprésente décrite – faune et flore – avec lyrisme, Louise Erdrich plonge dans l’univers imagé, onirique et mystique d’une culture amérindienne qu’elle revendique. Vivants et morts se mêlent dans une construction romanesque complexe où les sentiments sont violents. L’écriture, évocatrice, nous aspire dans un monde magique de légendes évoqué avec force, poésie et réalisme.