Carlos, coureur de jupons, brutal, écrivain raté, et Carmen, fille de bonne famille, ont divorcé. La garde de leur fils, Jorge, adolescent gauche et réservé, est confiée à la mère, avec de brèves dérogations. Profitant de l’une d’elles, le père emmène son rejeton camper non loin du chalet montagnard de sa petite amie. Il a laissé chez son ex-épouse le manuscrit d’un roman que Carmen lit avec insistance et angoisse, cherchant entre les lignes sa propre histoire… Le scénario de Rafael Reig est original. Il fait progresser la narration des trois parties vers une fin aléatoire, chacune supposée influencer l’autre sur le fond et la forme. La plupart des chapitres sont reliés par une définition de mots croisés. Mais l’écriture répétitive est vite lassante, alourdie par les passages triviaux relatifs à la consommation abondante d’alcool, l’incontinence urinaire et la masturbation. Le suspense de ce thriller psychologique s’étiole en raison de la difficulté à lier entre elles les composantes du récit. Toutefois, l’analyse de la décomposition d’un couple, où chacun est simultanément victime et bourreau, et des relations parent-enfant après divorce est intéressante.
Ce qui n’est pas écrit
REIG Rafael