Ce qu’il faut de nuit

PETITMANGIN Laurent

Un père et ses deux garçons continuent seuls une vie de famille que la maladie puis la mort de la mère a malmenée : l’école pour Fus et Gillou, la « section » après le travail pour le père militant communiste, le stade et les compétitions pour l’aîné des deux garçons. Mais à l’âge difficile de l’adolescence, le cadre familial ne suffit pas : chacun cherche sa voie, la trouve ou se fourvoie…

Une chronique familiale. Le père, en première ligne, dans un rôle habituellement féminin, bouscule le cliché de la mère-courage : un beau portrait d’homme soucieux de faire au mieux dans le difficile équilibre à trouver entre ses convictions et la liberté en construction de ses fils. Le récit s’organise autour des itinéraires opposés des deux garçons : un peu facile, la dérive droitière de l’aîné, qui le conduit à la prison, met radicalement à l’épreuve l’amour paternel et la solide complicité entre les deux frères. C’est presque trop ! De même, la longue séquence des parloirs qui offre un terrain choisi pour décortiquer le conflit des sentiments. Le réalisme psychologique, démonstratif, est efficace : un bon téléfilm auquel manque, pour convaincre, une « écriture ». (C.B et A.M.D)